Connais-tu le bracketing ? Pas de panique, ça à l’air compliqué comme ça, mais le bracketing n’est rien d’autre qu’une technique qui permet d’améliorer nos photos, grâce à différentes prises de vue. Du moins ça permet plus de créativité lors de la retouche.
Alors, comment réussir son bracketing d’exposition ? Qu’est ce que c’est ? Et comment ça marche ?

Bouges pas, j’te bracket !
Tu t’es certainement déjà servi de la fonction HDR de ton téléphone ou de ton appareil photo. T’es-tu demandé comment ça fonctionnait ?
Le HDR signifie « High Dynamic Range« , ou en français « plage dynamique étendue ». La plage dynamique d’une photographie, c’est l’écart entre les zones les plus sombres et les zones les plus claires. Fait grâce à un logiciel de retouche et automatisé, le HDR n’est souvent pas très esthétique et trop marqué, car il est souvent exagéré.
Le principe est le même que pour le bracketing. Il suffit simplement de prendre exactement la même photo, avec des expositions différentes. Ça peut être trois photos au minimum, mais on peut en faire autant qu’on veut.
Le but est de shooter une image de base, normalement la mieux exposée possible et de sur-exposer et sous-exposer les suivantes avec le même écart de luminosité (IL) en fonction de la luminosité nécessaire.
Pour ça il faudra évidement stabiliser l’appareil photo, au mieux en utilisant un trépied, car il faudra que tes photos soient identiques (mis à part l’exposition) !
Le bracketing peut se faire manuellement, mais certains appareils ont un réglage pour faire ça automatiquement. Le mien par exemple me propose 3 ou 5 déclenchements, je préfère 5 si je ne le fais pas manuellement.

C’est donc très facile à faire, reste à savoir comment utiliser le bracketing et pourquoi.
Comment réussir son bracketing d’exposition
Le bracketing d’exposition est très utilisé en photo de paysage et pour cause, le sujet doit être immobile.
On s’ en sert pour des traitements HDR, l’utilité étant de récupérer les luminosités qui nous intéressent sur notre image et que l’appareil est incapable de récupérer tout seul à la différence de l’oeil humain.
Par exemple, quand tu shootes un sunset (de face) tu dois faire un choix entre un ciel cramé avec un paysage correctement exposé, ou l’inverse.
Bracketer te permettra de mixer tes images afin d’avoir un rendu plus équilibré.

Tu vas me dire que les logiciels de retouche savent faire ça avec une seule photo, certes, mais tu perdras en qualité.
Un logiciel ne peut pas récupérer les hautes lumières, quand elles sont cramées, car les détails n’existent simplement pas. Les basses lumières se récupèrent un poil mieux mais avec du bruit.
Dans tous les cas, si la sous-exposition ou sur-exposition est trop importante, le programme de retouche devra modifier les pixels mal exposés selon ce qu’il pense détecter sur l’image. Evidement ça n’est jamais aussi fidèle et propre que sur une photo bien exposée.

Mixage des trois photos bracketées et récupération des lumières
Personnellement je ne fais pas d’HDR, je n’aime pas le rendu souvent extrême. Pour un rendu plus sobre j’utilise le blending (mixage) qui aura droit à son propre article…
Mais avant de se jeter sur le blending, il faut réussir son bracketing. Alors voilà quelques conseils.
⇢ Essaie de faire toutes tes prises le plus vite possible. N’attends pas entre chaque photo car tu risque, par exemple, de laisser le temps à un nuage de sortir du champs, auquel cas il sera compliqué de faire de la récupération de lumière sur le nuage. Tu pourrais rencontrer tout un tas d’autre problèmes du genre, le vent qui fait bouger les feuilles, une voiture arrêtée à un feu tricolore puis redémarre ou simplement le soleil qui se couche trop vite. Ne te presse pas trop pour autant, au risque de faire bouger l’appareil en déclenchant.
⇢ Ne te contente pas d’un bracketing de trois poses. En pratiquant tu apprendras, en fonction des situations, à voir de combien de poses tu as besoin. Plus ta photo sera contrastée, plus il t’en faudra, alors regarde bien ton image en détail pour voir ce qui n’est pas exposé correctement.
⇢ Pour les couchers de soleil, je fais généralement 5 ou 6 expositions différentes juste pour le ciel, pour 2 raisons :
*Quand le paysage est exposé correctement, le ciel est généralement cramé, blanc. Il me faut donc une autre expo pour le ciel. Mais si je combine les deux, je vais me retrouver avec une démarcation entre le paysage et le ciel. Moins l’écart de luminosité est grand, moins j’aurai de démarcation. Alors j’utilise plusieurs clichés du ciel avec un minimum d’écart de luminosité pour une transition plus douce.
*La deuxième raison est que quand le ciel est très contrasté, le soleil est tellement lumineux qu’il créé un halo blanc assez large et ne laisse qu’une partie du ciel avec une exposition correcte. Alors les différentes prises vont me permettre de récupérer les détails dans les zones cramées par le soleil, tout en gardant un rendu naturel.
Je ne parle ici que du bracketing d’exposition car c’est celui que j’utilise en paysage. Mais on peut s’en servir manuellement pour tout un tas d’autres choses : la balance des blancs, la mise au point, le bracketing d’exposition au flash ou même, pour enlever des détails qui bougent (genre la photo souvenir des vacances avec un million de touristes !).
Je te donne rendez-vous bientôt pour l’article sur le blending. Attaquer la retouche te permettra de comprendre un peu mieux l’intérêt d’avoir plus de 3 expositions et comment les mixer.

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Merci beaucoup pour cet article hyper clair. J’attends avec hâte le blending 😉
Avec plaisir 😉 Content que ce genre d’article puisse servir !
Je ne maitrise pas bien de bracketing (en fait sa me soule un peu lol) mais du coup tu prends tes photos en quel format ? en Raw ?
Par ailleurs, est-ce avec l’outil de correction d’exposition que tu gère ton exposition ? en mode priorité à l’ouverture ? (oui je sais sa fait beaucoup de questions d’un coup lool)
Bonjour Milla,
Haha, je comprends que ça puisse fatiguer, l’exercice n’est pas évident au début, d’autant que si on ne maitrise pas le blending, ça n’est pas très utile (sauf pour l’HDR).
Je shoot toujours en raw et j’applique toujours la même retouche de base, sur lightroom, à chaque cliché, en la modifiant légèrement si besoin pour garder les mêmes tons.
Oui, j’utilise l’outil de correction d’exposition / réglages AEB, mais tu peux le faire manuellement en shootant à chaque fois avec un IL d’écart (moins il y a d’écart, plus le blending sera propre). Avec cet outil, appareil photo enchaine automatiquement les 3 photos (ou 5 si c’est le réglage choisi)
Je n’utilise quasiment jamais le mode priorité ouverture, je suis toujours en manuel, mais tu peux le faire avec les autres modes aussi.
Pas de soucis, n’hésite pas si t’en as d’autres.