Utilisateurs Airbnb : qui les utilise le plus ?

36 %. C’est la part des Français ayant réservé via Airbnb au moins une fois en 2023, d’après Harris Interactive. Les séjours de courte durée pèsent désormais près de 15 % de toutes les nuitées touristiques dans le pays. La plateforme recense plus de 7 millions d’annonces actives dans le monde entier, et sa progression se fait sentir jusque dans les campagnes françaises. Les moins de 35 ans restent majoritaires parmi les utilisateurs, mais les plus de 55 ans affichent une hausse remarquable de 12 %. Paris, la Côte d’Azur et la Bretagne trustent la tête du classement des réservations.

Airbnb en 2023 : chiffres clés et grandes tendances d’utilisation

Airbnb ne cesse d’étendre sa toile sur le marché de l’hébergement touristique, en France comme à l’étranger. Près de 7 millions de logements sont proposés à la location dans le monde, dont plus de 750 000 en France : l’Hexagone figure parmi les pays d’Europe où l’adoption de la plateforme est la plus forte.

Pourquoi ce succès fulgurant ? L’essor des séjours de courte durée répond à une demande claire : les voyageurs recherchent davantage de liberté, une alternative moins formatée face à l’offre hôtelière traditionnelle. Depuis la crise sanitaire, l’usage des plateformes de location s’est accéléré. En 2023, Airbnb France a généré plus de 2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires. La location saisonnière s’est imposée comme une composante incontournable du tourisme français.

Voici quelques données qui illustrent le phénomène :

  • Plus d’un tiers des Français ont réservé au moins une fois sur Airbnb en 2023.
  • La durée moyenne d’un séjour dépasse désormais 4 nuits, un chiffre en hausse par rapport à 2019.
  • Près de 187 millions d’euros reversés aux collectivités locales au titre de la taxe de séjour.

Les tensions immobilières se font sentir dans les zones les plus attractives : Paris, Bordeaux, Côte d’Azur. Les commerçants bénéficient d’un flux touristique renouvelé, mais la croissance rapide de la plateforme soulève des débats persistants sur l’encadrement des meublés touristiques. Airbnb bouleverse les équilibres du secteur, modifie la physionomie du voyage en France et contraint les acteurs historiques à s’adapter.

Qui sont vraiment les utilisateurs les plus actifs sur Airbnb ?

Derrière l’étiquette Airbnb, le profil des usagers se révèle bien plus nuancé que ce que l’on imagine. Deux figures dominent la plateforme : les voyageurs et les hôtes. Chacun avance avec ses attentes, ses usages, ses tactiques. Sur le plan national, les chiffres montrent que toutes les générations françaises ont intégré Airbnb dans leurs habitudes. Mais comment se répartissent les rôles ?

Quelques catégories illustrent la diversité des profils rencontrés :

  • Les voyageurs urbains, principalement actifs, trentenaires et quadragénaires, forment le socle de la clientèle. Ils réservent pour des missions professionnelles, des escapades prolongées ou des vacances familiales.
  • Les visiteurs venus d’Europe ou d’Amérique du Nord restent très présents. S’ils privilégient souvent les grandes villes, ils s’aventurent de plus en plus dans les campagnes ou sur les côtes françaises.

Du côté des hôtes, la majorité sont des particuliers qui mettent ponctuellement leur résidence principale ou secondaire à disposition. À côté, une poignée de propriétaires, souvent organisés en conciergeries ou agences, gèrent plusieurs biens à la fois, maximisant la rentabilité grâce à une rotation rapide des séjours. La durée moyenne des réservations s’allonge : elle franchit les 4 nuits, signe d’une utilisation moins éphémère et plus ancrée.

Ce qui attire ? La flexibilité, bien sûr, mais aussi la variété : du studio en centre-ville à la maison familiale à la campagne. Les citadins apprécient la praticité pour leurs déplacements professionnels, tandis que les vacanciers cherchent à sortir des sentiers battus, à vivre des expériences uniques, souvent dans des régions rurales ou touristiques.

Airbnb face aux hôtels : quelles différences dans les habitudes de réservation ?

Airbnb ne se contente pas de concurrencer l’hôtellerie traditionnelle : il en redéfinit les codes. Désormais, les voyageurs hésitent entre deux univers bien distincts. D’un côté, l’hôtel : confort balisé, services uniformes, accueil permanent, petit-déjeuner calibré. De l’autre, la promesse d’une expérience sur mesure, plus authentique, à travers les meublés touristiques de la plateforme.

La durée moyenne d’un séjour sur Airbnb dépasse celle de l’hôtel classique. Quand ce dernier attire pour une nuit ou deux, la plateforme séduit ceux qui restent plus longtemps : familles en vacances, télétravailleurs, citadins en déplacement prolongé. Pour ces profils, la plateforme apporte flexibilité et immersion dans la vie locale.

Le prix à la nuit varie sensiblement. Airbnb propose des tarifs compétitifs pour les groupes ou familles, surtout en dehors des centres urbains. Les hôtels, quant à eux, demeurent attractifs pour les voyageurs en solo ou les courts séjours professionnels, grâce à la densité de leur offre et leur présence au cœur des villes.

Côté réservation, le smartphone est roi sur Airbnb : la plupart des utilisateurs anticipent, planifient leur séjour plusieurs semaines à l’avance. À l’inverse, les hôtels enregistrent toujours de nombreuses réservations en dernière minute. Ce décalage traduit une évolution des pratiques : sur Airbnb, on recherche la disponibilité, l’originalité, on adapte son programme ; à l’hôtel, on privilégie la rapidité et l’habitude.

Couple dans une cabane de montagne avec paysage enneige

Départements français les plus prisés : analyse des destinations Airbnb en tête du classement

Paris reste la locomotive du marché. La capitale capte le plus grand volume de réservations Airbnb, portée par son aura mondiale et la richesse de son offre culturelle. Les quartiers centraux, Marais, Saint-Germain, concentrent une forte proportion d’annonces, attirant aussi bien les courts séjours que les familles ou les voyageurs professionnels.

En dehors de Paris, la Provence s’impose comme une destination phare. Vaucluse, Bouches-du-Rhône, Var : chaque été, ces départements voient arriver des voyageurs en quête de soleil et d’authenticité. Aix-en-Provence, Avignon ou Cassis illustrent bien cette tendance. Les résidences secondaires y constituent une part significative de l’offre, participant à l’activité économique locale et dynamisant commerces comme services.

Le littoral atlantique, lui aussi, attire. Bordeaux, grâce à son centre historique et sa proximité avec le bassin d’Arcachon, séduit une clientèle exigeante. Les Landes et la côte basque connaissent le même engouement, propulsant les locations saisonnières parmi les plus sollicitées du pays.

La montagne n’est pas en reste. Chamonix, Annecy, Grenoble ou encore les stations alpines voient les réservations grimper, surtout aux périodes hivernales. Le développement du télétravail amplifie ce mouvement : désormais, la carte des destinations phares s’étend bien au-delà des grandes villes.

La France vit désormais au rythme d’Airbnb, entre nouvelles habitudes, territoires réinventés et un tourisme qui ne cesse de surprendre. Qui saura anticiper le prochain virage ?